Août 2018
Dans le milieu des naturopathes, et des patients qui fréquentent ces thérapeutes, la maladie de société, présentée comme la cause de tous les autres maux, est « l’acidose ».
Parlez d’acidose à un médecin et il rira bien fort ! Quelle acidose ? Le sang et le milieu intérieur ne sont jamais acides ! Leur pH varie entre 7,35 et 7,45. S’il atteint 7,2 (ce qui est tout de même légèrement alcalin), c’est la mort !
La maladie d’acidose lactique (seule acidose reconnue par la médecine) est une maladie génétique rare. Les personnes atteintes portent 2 gênes déficients qui agissent sur les mitochondries (éléments fournissant l’énergie de la cellule), en leur faisant perdre une grande partie de leur capacité de production. L’énergie complémentaire nécessaire est alors fournie par la dégradation du glucose en mode anaérobie, avec production de grandes quantités d’acide lactique. En temps normal, le foie et les reins l’éliminent. Mais en cas de maladie, même bénigne comme une diarrhée ou un rhume, ou de vaccination, les enfants atteints de cette anomalie génétique n’arrivent pas à mobiliser l’énergie nécessaire pour gérer le problème et décèdent.
L’acidose vue par les naturopathes est tout autre chose. Il s’agit d’un état physiologique dégradé, causé entre autres par une alimentation inadaptée (en qualité ou en quantité), un manque d’activité physique ou le stress (quelles qu’en soient les causes : pollution chimique ou électromagnétique, dysharmonie des relations intérieures ou extérieures). L’âge est un facteur aggravant.
Sur internet des naturopathes vous expliquent comment diagnostiquer l’acidose par la mesure du pH de l’urine, en prenant pour hypothèse que celui-ci reflète celui du pH tissulaire. Or il n’en est rien. Si les reins fonctionnent bien, un pH urinaire acide montre que cette acidité excédentaire est bien évacuée et que vos tissus sont sains ! Des urines « normales » sont acides le matin et moins acides voire légèrement alcalines (pH <7,5) le soir, en fonction du vécu et de l’alimentation de la journée.
Des urines alcalines dès le matin peuvent indiquer une faiblesse rénale, et une acidité des fluides interstitiels, puisque cette acidité n’a pas été évacuée !
L’acidité se mesure en unité pH. Dire qu’une eau est acide signifie que cette eau contient beaucoup voire énormément d’ions H3O+ l’unité « acide » par excellence. Toutefois la notion de pH n’a de sens que si la quantité de molécules d’eau par rapport à la quantité d’ions H3O+est infiniment grande lesquels forment un mélange homogène. En pratique un facteur 1000 est considéré comme suffisamment grand.
Cette définition du pH fait que parler de pH intracellulaire n’a aucun sens !
Dans la cellule tout est compartimenté. Par exemple, lors de la respiration cellulaire c’est le passage des ions H3O+ d’un compartiment de la mitochondrie vers un autre, où il n’y en a moins, qui permet la fabrication de l’ATP, l’unité d’énergie de la cellule. Si pour une raison quelconque, la répartition des ions H3O+ n’est pas correcte, le processus est bloqué. La respiration ne se fait pas.
Mesurer un pH intracellulaire revient à mesurer une quantité moyenne d’H3O+ dans l’ensemble de la cellule. Pour cela, il est possible de passer un ensemble de cellules au mixeur, et de faire une mesure ou de placer une micro-électrode dans une seule cellule. Les 2 techniques entraînent la destruction cellulaire et donnent éventuellement la quantité moyenne d’ions H3O+ au moment précis de la mesure. Aucune indication ne sera obtenue sur la positon des H3O+ dans tel ou tel compartiment cellulaire ni de la façon dont ils se meuvent ! Et pour la cellule, l’important est cette mobilité unitaire, d’un lieu précis vers un autre. Pour ces raisons, que parler de pH ou d’acidose intracellulaire n’a aucun sens.
Il n’en reste pas moins qu’il existe des maladies liées au mode de vie, qu’il est possible de soigner avec des résultats souvent satisfaisant (pas toujours), par les régimes dits « alcanisants ». Bizarrement, le citron, acide par excellence, y tient fréquemment une bonne place. Bien des naturopathes affirment que celui-ci deviendrait une base dans le corps… Ce qui est faux. Le citron n’a jamais été une base, et restera un acide. En revanche, il est un réducteur, mot technique qui signifie anti oxydant. Et ces maladies attribuées à l’acidose sont le plus souvent liées à un excès d’oxydation.
Et pourquoi serions nous sur-oxydés ?
L’énergie nécessaire à notre vie, l’ATP, est produite par l’oxydation des produits de dégradation du sucre ou du gras dans les mitochondries. Ceci est la respiration cellulaire absolument indispensable à notre vie. Lors de ce processus, des oxydants plus puissants et plus dangereux que l’oxygène, les radicaux libres, sont produits « par accident », heureusement en toute petite quantité. En temps normal les cellules sont capables de les neutraliser grâce à leurs capacités antioxydantes. Malheureusement celles-ci sont débordées lorsque les sources externes de radicaux libres sont trop nombreuses. Le phénomène s’accentue avec l’âge. Ces radicaux provoquent alors des dégâts dans les cellules . Celles-ci dysfonctionnement, voire meurent. Les maladies qui en découlent sont, curieusement, attribuées à l’acidose !
En réalité il ne s’agit pas d’acidose, mais d’un excès d’oxydation . Et c’est pour cela que le citron devient un aliment intéressant : il est anti-oxydant.
Parmi les sources externes d’oxydation non physiologique, il y a tous les systèmes de désinfection dont notre civilisation abuse. En milieu très oxydant les bactéries pathogènes meurent, et désinfection est le plus souvent synonyme de sur-oxydation : on utilise de l’eau de javel, de l’eau oxygénée, de l’ozone qui sont des oxydants très puissants. Certes ces produits sont naturellement présents dans le corps qui les utilise pour neutraliser les infections, mais il le fait de façon ciblée et avec parcimonie. Ce qui d’ailleurs n’empêche pas des dégâts collatéraux, et la nécessité de les réparer, après une infection.
De plus, en été, lors des alertes à l’ozone, le corps subit une sur-oxydation…
Les médicaments chimiques, à de rares exceptions près, provoquent eux aussi de l’oxydation. S’ils ne sont pas eux-mêmes des oxydants et s’ils présentent une toxicité quelconque, ils sont détruits par le foie. Ce processus génère également des radicaux libres. Parmi les médicaments très oxydants les anticancéreux figurent aux premières places.
Comme remèdes non oxydants, il est possible de citer, entre autres, les remèdes homéopathiques en granules, le chlorure de magnésium (rarement prescrit) et les vitamines qui sont plutôt anti-oxydantes…
A noter que l’alcool est un oxydant léger et que, surtout, sa neutralisation par le foie génère des radicaux libres.
Pour résumer : les symptômes attribués à l’acidose sont en fait liés à un déséquilibre d’oxydoréduction, encore amplifié si l’acidité est mal gérée, en raison de problèmes rénaux.
Alors comment booster le système anti-oxydation du corps ?
savoir gérer son stress
avoir une alimentation équilibrée, à base de produit frais, bios (éviter additifs et pesticides)
les compléments alimentaires antioxydants peuvent avoir un intérêt. Mais sans excès !
boire une eau équilibrée du point de vue redox ou légèrement réductrice est aussi une piste.
Le réducteur (anti-oxydant) par excellence est le dihydrogène : H2. Il stimule les défenses naturelles du corps contre les radicaux libres et favorise la régénération cellulaire, tout en permettant l’oxydation physiologique indispensable dans la mitochondrie.
Il existe sur le marché des appareils chers (prix entre 800 et 3000 €) qui produisent une eau contenant H2. Il convient cependant d’éviter ceux qui rendent l’eau très basique et de privilégier ceux qui lui conservent son PH d’origine.
On peut également produire ce H2 à l’aide d’un dynamiseur au magnésium. En trempant un bâton dynamiseur dans l’eau 1 à 3 minutes, il se forme de l’hydrogène et de l’oxyde de magnésium. L’eau du robinet qui est à de rare exceptions près, oxydée, se ré-équilibre.
Comme l’eau du robinet, est toujours alcaline (entre 7,2 et 8) l’oxyde magnésium ne se dissout pas ou très peu, et finit par couvrir le bâton. Celui-ci ne réagit plus. C’est pour cela qu’il faut le gratter de temps à autre pour le réactiver. Par ailleurs la dissolution de l’oxyde de magnésium tend à alcaliniser légèrement l’eau, et une à 2 gouttes de citron par litre ajuste le pH. Le vinaigre qui est un oxydant, est à éviter.
Références : 1- version française résumée, 2- version anglaise complète,
1- Henry, Marc et Chambron, Jacques. « Les risques d’une libre consommation d’eau réductrice alcaline produite par électrolyse », s. d., 11.
2- Henry, Marc et Chambron, Jacques. « Physico-Chemical, Biological and Therapeutic Characteristics of Electrolyzed Reduced Alkaline Water (ERAW) ». Water 5, no 4 (16 décembre 2013) : 2094‑2115. https://doi.org/10.3390/w5042094.
3- Zheng, Xing-Feng, Xue-Jun Sun, et Zhao-Fan Xia. « Hydrogen Resuscitation, a New Cytoprotective Approach : Hydrogen Resuscitation ». Clinical and Experimental Pharmacology and Physiology 38, no 3 (mars 2011) : 155‑63. https://doi.org/10.1111/j.1440-1681.2011.05479.x.
Sylvie H. Réant